Chapitre 4
A son réveil, Aaron se sentait bizarre il ne savait plus
trop où il en était. Il se redressa sur son siège et se tourna vers celle qui
l’avait forcé à monter, elle l’intriguait, l’inquiétait mais sans savoir
pourquoi il avait totalement confiance en elle. Avant même qu’il puisse
prononcer un mot elle dit :
-Maria Hergio
Surpris, Aaron se souvint qu’elle pouvait lire les pensées de chacun, et faire de la télépathie.
Elle l’impressionnait réellement, il aimerait tout savoir d’elle, mais il ne le
pouvait pas ; elle bloquait complétement son esprit ce qui rendait Aaron
frustré. Quand elle s’aperçut de l’air dubitatif d’Aaron elle se mit à rire.
-Tu m’a l’air complètement dépassé Aaron. Alors je te donne
la fin du trajet pour me poser toutes les questions que tu souhaites.
-Vous promettez d’y répondre après que j’ai parlé et non
avant ?
Elle ria de plus belle et lui répondit la larme à l’œil
-Je le jure Aaron
-Je ne vois vraiment pas ce qu’il y a de drôle dans cette
situation. répondit-il avec une mine boudeuse
-Ho moi je le vois très bien. Tu es comme un enfant qui a
trouvé quelqu’un de plus fort que lui et qui est jaloux de lui. En plus de cela
ta naïveté me fait beaucoup rire : tu pensais être seul. C’est évident
c’est tombé du ciel ! s’esclafa t-elle
-Justement Combien sommes-nous ?
-Nous ne pouvons pas savoir. En fait chacun de nous et une
évolution plausible de la race humaine. Donc tous les jours, nous sommes de
plus en plus. Mais ne t’imagine pas que dans cinquante ans nous serons tous comme
ça. C’est très lent, on estime que 1 bébé présentant des caractéristiques
semblables aux nôtres né tous les 3 ans. Nous n’expliquons pas ces naissances
car souvent le bébé provient de deux parents « normaux ». Nous
n’avons jamais eu affaire à un bébé né de deux parents déjà changés. Mais nous
pensons qu’il présentera soit une mixité de ses parents soit il aura uniquement
les caractéristiques de l’un des deux.
Fasciné par cette explication Aaron voulait en savoir plus.
Des tas de questions bouillonnaient dans son esprits mais une en particulier
lui mordait les lèvres.
-En fait nous sommes des X-Men comme dans Marvel ?
-Alors je t’arrête de suite ! Aucun d’entre nous ne
peut cracher du feu, contrôler l’air ou quoi que ce soit d’autre. Effectivement
comme dans les X-Men ce sont des changements génétiques mais un humain normal
n’utilise que 10% de sa capacité cérébrale. Nos changements génétiques nous
permettent d’en utiliser au pire 20% et au mieux 80%. La moyenne se situe
autour des 34%.
-Alors nous ne sommes pas tous égaux ?
-Nous avons tous les mêmes capacités intellectuelles dans un
état que l’on nomme stable. C’est quand on entre dans un état que l’on dit
d’extreme que nous montrons toutes nos capacités et là nous ne sommes pas tous
égaux.
-Comment entre-t-on dans l’état extrême ?
-Chacun à une manière différente. Mais nous avons déterminé
que c’est un sentiment ou un souvenir fort qui force la personne a y entré.
Aaron était passionné par ce qu’elle lui disait. C’est la
première fois qu’on lui disait ce qu’il était réellement, il sortait du flou, il
avait enfin la sensation de se connaitre. Mais il n’en avait pas demandé plus
sur Maria. Alors il changea un peu de sujet.
-Qui es-tu toi ?
-Moi je suis en quelque sorte une recruteuse. Je vais
chercher les modifiés quand on me le demande. Comme avec toi hier, tu m’a donné
du fil à retordre mais je savais que tu étais coriace c’est marqué dans ton
dossier.
Aaron était perdu. Pour qui travaille-t-elle ? Quelle
est cette histoire de dossier ? C’est quoi ce nom les modifiés ?
-Tu me perds là Maria. Pour qui tu bosses ?
-Je travaille pour l’AME : L’Agence des Modifiés de l’Etat.
-Tu bosses pour le gouvernement ?
-C’est exact, l’AME est le département le plus secret du
Gouvernement Français. Nous n’appartenons à aucun ministère, les seuls au
courant de nos activités sont le Président et le 1er Ministre.
-A quoi sert l’AME ? Et pourquoi moi ?
-L’AME regroupe tous les modifiés du monde. Nous les
protégeons après qu’ils aient finis de se construire. Il est essentiel qu’ils
connaissent le monde extérieur. Je crois avoir répondu à tes deux questions.
Mais tu en sauras plus quand nous serons en France.
-Vous avez un dossier pour tous les modifiés ?
-Non seulement certains. Encore une fois tu en sauras plus
en arrivant. Bien nous sommes arrivés à l’aéroport de Washington je vais te
demander d’être très prudent.
« Pourquoi prudent. Je suis épaté par tout ce qu’elle m’a dit mais pourquoi rester prudent
puisque d’après elle les « normaux » ne nous connaissent pas »
Aaron descendit de la voiture et se mit à marcher au côté de
Maria. Elle ne faisait que regarder d’un côté de l’autre comme si elle sentait
que quelque chose se tramer. Elle mit un badge du FBI sur sa poitrine prit
Aaron par le bras et avança jusqu’à l’entrée. Une fois dedans elle sortit son
pistolet. Les gens furent surpris mais à la vue de sa plaque ne réagirent pas.
Aaron ne comprenait plus, était-elle amie ou ennemie ? Lui avait-elle dit
n’importe quoi juste pour le mettre en confiance. Maria qui sentait la peur
montait en lui dit qu’il n’avait rien à craindre et qu’il devait lui faire
confiance.
« Facile à dire
tiens. Elle a fermé son esprit, je la connais que depuis hier et elle me prend
par le bras un flingue dans l’autre main avec un badge du FBI sur la poitrine.
C’est facile de faire confiance dans de telles conditions tiens ! »
Arriver à la douane. Maria montra son badge et dit :
-Expatriation de criminel. Nous le renvoyons dans son pays.
Le douanier surpris consulta un petit carnet.
-Désolé mais nous n’avons pas d’expatriation prévu pour
aujourd’hui. Alors vous allez me suivre !
Maria sorti un papier et le montra à l’agent. Il le lu,
s’excusa et les laissa passer. Aaron surpris et bouche bée se demander comment
elle avait fait et quel papier lui a-t-elle montré pour qu’il se montre aussi
sympathique.
-Je t’expliquerais dans l’avion ! Réagit-elle
Aaron la foudroya du regard. Décidemment il détestait
réellement qu’elle lise et qu’elle y réponde sans même lui demander la
permission.
-Tu peux me lâcher maintenant non ?
-Aaron je te lâcherai quand tout sera ok ! Tu vois les
deux types là-bas ?
-Oui et ?
- Ils nous suivent depuis un bout de temps et je pense que
c’est à toi qu’ils en veulent.
Aaron, choqué demanda :
-Pourquoi ? Tu m’avais dit que personne ne savait !
-C’est vrai mais tu ne dois pas en savoir plus pour
l’instant à par le fait que tu pourrais leur être d’une grande utilité
Une fois de plus Aaron était complétement perdu ! Il ne
savait pas du tout où il en était ! Pourquoi ? Comment ?
Qu’a-t-il de si important ? Qui sont les bons ? Qui sont les
méchants ? Trop de questions lui prenaient la tête
-Aaron tu dois me faire confiance. Nous n’avons pas le choix
il faut se débarrasser de ses deux types sinon ils nous suivront jusqu’en
France et il faut à tout prix éviter ça !
Aaron se demandait ce qu’elle entendait par « se
débarrasser » même s’il avait une idée et qu’elle lui glaçait le sang, il
tenta de se rassurer en posant la question :
-Dis-moi ? Hésita-t-il. Tu entends quoi par « il
faut se débarrasser de ses deux types »
Maria sourit et répondit :
-Les tuer.
Aaron était stupéfait par la froideur avec laquelle elle
avait prononcé ces mots. Comme si elle avait l’habitude de tuer. Maria lui
exposa son plan :
-Ecoute je te lâche et tu vas foncer dans leur direction. Je vais te prendre
en chasse. Ils vont te courir après aussi. Ne t’arrête surtout pas. Tu cours
aussi vite que tu peux l’aéroport est grand et notre Terminal est à l’autre
bout. Oui j’ai fait exprès de venir par ici. Ensuite je vais tirer dans la
jambe d’un des deux types avec ma plaque je n’aurais pas de mal à l’arrêter.
Toi tu vas continuer à courir sans t’arrêter sinon tu es mort ; ils ont
tous les deux un couteau suisse accroché à leur ceinture. Tu vas te mettre à
l’abri des regards, essaie de le distancer de manière à ce que tu es le temps
de te cacher ; le mieux c’est des toilettes. Une fois qu’il est dans la
même pièce que toi il va falloir que tu tapes un grand coup et par surprise.
C’est ton seul atout s’il te stoppe tu n’auras que peu de chance de me retrouver.
Une fois que tu l’as achevé tu me rejoindras au Terminal C !Il faut faire vite il est 10h l’avion
décolle dans 1/2h ! Ok ?
Aaron plein d’adrénaline mais troublé répondit machinalement
oui. Elle le lâcha et il se mit à courir en direction des deux colosses. Il ne
devait plus se préoccuper de Maria. Il devait courir, tuer et aller au terminal
C. Après avoir dépassé les deux types il tourna la tête et vit les deux brutes
se mettre en chasse et Maria juste derrière
« Ça marche ! Maintenant courir le plus vite possible et on attend le coup de
feu pour commencer à réfléchir. »
Tout ce qu’il savait c’est qu’après le coup il fallait faire vite voir très vite si Maria tardait à
tirer. Il n’avait jamais tuer, il se demandait ce que ça faisait, mais il
n’avait pas vraiment le choix soit c’était le type qui mourrait soit c’était
lui. Il courait sans se retourner, il bousculait des gens, ne s’excusait pas,
essuyait des insultes, criait pour qu’on le laisse passer. L’adrénaline le poussait à courir toujours
plus vite, il se sentait bien, comme si depuis toujours il était fait pour
ça : l’action ! Il ne s’arrêtait plus quand soudain il entendit un
coup de feu, un cri et le son de la voix de Maria qui criait,
-FBI ! On ne bouge plus !
« Elle est drôle avec son « on ne bouge plus » vu le cri qu’il a poussé je ne suis pas
sûr qu’il allait aller bien loin! Maintenant il faut que je réfléchisse, que je
trouve des toilettes, que je me cache et que je tue la bestiole ! »
Il continua à courir, se retourna et vit son poursuivant
plus enragé que jamais, sans doute à cause de « l’arrestation » de
son camarade. Il regarda l’heure puis les panneaux d’affichage.
« 10h10 et le terminal C qui est encore loin ! Va falloir faire vite Aaron ! »
Il vit un petit panneau indicateur marqué « WC »
il accéléra, s’engagea dans le couloir, vérifia que son poursuivant n’était pas
encore là, rentra chez les messieurs, et se cacha dans une cabine. Après
quelques instants il entendit des pas et vit une ombre à travers le bas de la
porte.
« Réfléchit Aaron ! Réfléchit vite ! Effet de surprise obligatoire sinon tu es mort ! »
Il entendit le clic de la sécurité du couteau et les
coulissements des portes qui s’ouvraient les unes après les autres. Il était
dans l’avant dernière
« Et merde ! Une idée vite ! Ca y est je sais »
Il grimpa sur la cuvette sans bruit, posa une main sur la
paroi qui séparer sa cabine de celle d’à côté, attendit que son poursuivant
prit la poignée de la porte de sa cabine, puis sauta avec une agilité
remarquable la paroi et de toute sa force poussa la porte de la cabine pour
qu’elle vienne frapper son adversaire dans le dos. L’homme perdit l’équilibre et tomba, Aaron
sortit de la cabine et donna trois coups dans le dos de l’homme sonné, il lui arracha
le couteau et pensant que l’homme était mort commença à partir. La bête se
releva et frappa entre les omoplates d’Aaron.
-Tu croyais vraiment pouvoir t’échapper ! cria l’homme
Aaron résista au coup, ses années d’arts martiaux avait fait
de lui quelqu’un d’endurant et de résistant. Il se retourna, planta le
couteau dans le bras de son adversaire,
lui donna un coup dans le ventre mais l’homme décocha un coup de poing qui
atterrit en plein milieu du visage d’Aaron. Aaron flancha un peu, l’homme frappa
Aaron au visage et au ventre
« Mes côtes ont déjà subi hier, je ne vais pas pouvoir tenir s’il continue, le mal revient »
Aaron tomba à terre. L’homme afficha un sourire sadique, il
prenait plaisir à voir Aaron souffrir et saigner. Ce sourire fit monter une
adrénaline folle chez Aaron !
-CONNARD !
Il se releva d’un bond, sauta, prit appuie sur le mur, et
vint donner un énorme coup de pied dans le coup de son adversaire, il tomba
assommé. Aaron se jeta sur lui, fixa son regard et sourit à la vue de sa
vie !
-Minable ! Tu mérites de crever
Pour la première fois depuis le début l’homme avait peur et
Aaron se sentait en totale confiance, il enchaina les coups de poings au visage,
le regard empli d’une rage folle. Alors qu’il y a 5 minutes il était mourant,
là il se sentait pleinement vivant malgré ses côtes cassés, son nez ensanglanté,
ses lèvres détruites, son œil gonflé. Il entoura de ses bras le cou de sa
victime et fit pression sur l’artère, il regarda son adversaire mourir par étranglement
sanguin puis le lâcha à taire et lui cracha au visage.
-Ordure !
Il regarda sa montre
« 10h25 ! Bien je vais devoir courir ! »
Il sortit des toilettes et se mit à courir aussi vite qu’il
le put, une fois arrivé au Terminal C, il retrouva Maria qui ne dit rien à la vue
de son visage et de son regard. Les passants eux étaient choqués tout comme la
sécurité qui ne pouvait rien dire vu qu’un « agent du FBI » était
avec lui. Ils passèrent les contrôles et montèrent dans l’avion. Une fois
assis, tous les deux ne prononcèrent pas un mot. Aaron se demandait comment il
avait fait ça, il était terrifié, ses côtes et son visage lui faisaient mal
mais en même temps il se sentait puissant et bien !
Il n’avait qu’une chose à l’esprit !
« Quelle matinée ! »