Voilà ce qui arrive quand je m'ennuie en faisant les Missions Spéciales. (à l'époque avec juste mon compagnon de départ...)
Seule une partie était déjà écrite il y a quelques mois, dans une tentation de travailler mon écriture puis je l'ai oublié. Décider de poster ici m'a permis de me motiver à finir d'écrire, et c'est toute la prétention que j'ai.
Je pense poster un épisode par jour pour éviter que ça soit trop lourd. Si ça vous divertit au passage, tant mieux, sinon, aucun remboursement de votre temps perdu ne sera effectué. Aucun compagnon si lamentable qu'il soit n'a été maltraité durant cette histoire.
Lors de ses investigations dans Gamble City, à la recherche d'indices sur les plans diaboliques de Yoyodine, une rumeur poussa Sekhmet à explorer une partie de la région qu’elle ne connaissait que par les séries télévisées. D’après un touriste rencontré devant un casino, il se passait des choses étranges à Ayers Rock, dans le désert entourant la ville et ses casinos.
Intriguée, Sekhmet se rendit sur place et découvrit un grand chantier. Bien sûr, tout semblait normal lorsqu’on passait sur la route à proximité, impatient de perdre son argent dans les casinos. Toutefois, un coup d’oeil plus attentif permettait de voir les barbelés installés par dessus les barrières habituelles. Qu’y avait-il donc à protéger de la sorte ? Une nouvelle entreprise maléfique de Yoyodine? Ou peut-être un crime commis par la mystérieuse Association des Donuts?
Elle appela Jeff, son complice et support à distance. Grâce à ses compétences extraordinaires en informatique, il put accéder aux images d’un satellite qui passait fort heureusement au dessus du site. Mais hélas, il n’y avait rien à voir sur les images, si ce n’est l’immense monticule de terre ou roche, dont la forme n’était pas sans rappeler un beignet. Cette remarque faite, Jeff raccrocha, marmonnant à propos d’une visite urgente à la donuterie.
C’est malin, Sekhmet avait faim elle aussi maintenant, mais sa superbe ceinture ne contenait qu’une ration de survie, bien nommée car il n’était possible de la manger que s’il s’agissait d’une question de vie ou de mort. Et encore, le goût en était si exécrable qu’il était fort possible que la mort puisse être préférable.
L’estomac gargouillant, la jeune héroïne se résolut à mener son enquête elle même, en espérant qu’elle n’aurait pas besoin du support de Jeff pour lui appeler une ambulance vu que celui ci semblait avoir laissé son communicateur à la maison dans sa hâte à acheter de nouveaux donuts. En tout cas, il ne décrochait plus. Peut-être que si elle était rapide, elle pourrait rentrer avant que son ami n’aie tout dévoré. L’espoir faisait vivre après tout, et elle sentait que toute aide serait utile dans cette périlleuse mission.
Ainsi, elle décida de se diriger d’un pas nonchalant vers le chantier, comme si elle promenait simplement Bulot, son acolyte canin. (Si tant est qu’un carlin puisse être considéré comme un chien. Ou un choix pertinent d’acolyte. D’ailleurs, 99% de l’efficacité de Bulot à ses cotés venait du fait que les malfaiteurs étaient trop sidérés par sa simple vision pour esquiver les coups de Sekhmet.)
Alors que Sekhmet et Bulot étaient encore à plus de deux cent cinquante mètres des grilles, un ranger furieux les intercepta, manquant de les écraser dans le dérapage de sa Jeep. Il en sauta sans couper le contact et se mit à vociférer. Rien de très cohérent, mais Sekhmet perçut une histoire de protection de l’environnement. Et de donuts. Ou alors, la faim lui tournait la tête, c’était possible. Elle tenta de se défaire de l’horrible individu, mais fut prise d’un bref vertige. C’était décidé, plus jamais elle n’irait en mission sans prendre un solide petit déjeuner.
Mais finalement, que la toxine responsable de son état se soit dissipée, ou que le coup que Sekhmet lui porta au plexus lui coupa le souffle suffisamment longtemps pour qu’il reprenne ses esprits, le ranger finit par se calmer un peu, et surtout baisser d’un ton. Il se laissa interroger, mais visiblement, la colère n’était pas la cause de son manque de sens et notre héroïne n’en tira rien de cohérent. De toute façon, puisqu’elle était là, Sekhmet avait prévue de continuer son enquête et les informations d’un fou n’auraient pas été d’une grande aide.
Elle ramassa au passage la paire de lunettes fantaisies qui traînait au sol, puis constata qu’elles étaient cassées. Évidemment. Peut-être que ça vaudrait tout de même quelque chose au dépot-vente, parce qu’être un super-héros indépendant, ça coûtait cher, et elle avait besoin d’argent pour ses super gadgets. Là, elle en était réduite à utiliser une vieille affiche roulée comme matraque. Si brandir un tel objet impressionnait assez Bulot pour qu’il cesse de mâchouiller la télécommande, ça ne faisait toutefois guère professionnel face à de vrais truands comme la clique de Yoyodine.